Botswana

Après avoir servi la Province du Ghana pendant onze ans, au cours desquels l'une de mes tâches était d'instruire les enfants du préscolaire, j'ai été envoyée  au Botswana pour prendre en charge l'école préscolaire de Ste Agnès à Maun. 

L'école maternelle Ste Agnès compte quatre classes et soixante enfants. Guidée par le verset de la Sainte Écriture : « Éduque un jeune à mesure de son développement : jamais il ne déviera, même l’âge venu » (Proverbes 22:6), l'école cherche à inculquer aux élèves les valeurs chrétiennes. Nous accordons donc une attention considérable à la formation de la foi et à l'éducation morale. 

En tant que sœur NDA, sachant que l'évangélisation par l'éducation est un aspect crucial de notre ministère, je me réjouis lorsqu'un enfant en âge préscolaire de deux ans est capable de faire le signe de croix pour la première fois et de prononcer les premiers mots du Notre Père. Bien que les mots soient apparemment inintelligibles à ce stade, la passion et la joie avec lesquelles ils les prient remplissent la classe d'une énergie qui leur est propre. Lorsqu'ils terminent l'école maternelle, ils peuvent prier le Notre Père, l'Ave Maria, les prières avant et après les repas, et d'autres prières fondamentales. 

Pour que les élèves deviennent des évangélisateurs à leur manière, je choisis souvent, dans le cadre d'un exercice, certains d'entre eux pour enseigner aux élèves de la classe de St Joseph (la première classe) quelques prières. Il convient de souligner que pour de nombreux enfants de l'école maternelle de Ste Agnès, leur seule expérience de la prière est le culte du matin que nous avons à l'école chaque jour pour commencer la journée. En leur apprenant le Notre Père, le Je vous salue Marie, la prière avant et après les repas, la prière à mon ange gardien et « Maintenant que je me couche pour dormir » , je les aide à comprendre que la prière est une conversation avec Dieu, leur Père aimant. 

Je donne également aux enfants l'occasion de pratiquer différents types de prière, comme louer Dieu pour sa bonté, demander pardon pour les fautes commises et prier pour les autres, en particulier leurs parents, leurs frères et sœurs, leurs amis, les pauvres et les malades. 

Nous introduisons également les enfants aux Saintes Écritures. Les activités destinées à les aider à suivre et à connaître la Parole de Dieu comprennent des versets à mémoriser chaque semaine, des récitals de poésies et des pièces de théâtre. 

Au cours de mon enseignement, les enfants posent des questions telles que : 

- "Qu'est-ce que Dieu veut que je fasse quand quelqu'un me malmène ?"
"Je continue à désobéir à ma mère même si je sais que Dieu veut que je lui obéisse. Comment puis-je faire ce qui est juste ?"
« Je sais que je suis censé parler de Jésus aux autres, mais je ne sais pas comment. Que dois-je dire ?" 

Cela me donne une occasion passionnante de marcher avec ces enfants, semaine après semaine, alors qu'ils apprennent à connaître Jésus-Christ. Nous voulons que nos enfants écoutent, apprennent et appliquent ce qu'ils apprennent. 

Nous leur proposons donc des activités à faire à la maison. L'une de ces activités consiste à dessiner des Smiley sur un calendrier. Après une leçon sur la prière ou la gentillesse, nous leur demandons de dessiner un smiley chaque fois qu'ils prient ou font un acte de gentillesse. D'autres fois, je leur demande de dresser une liste en fonction d'un sujet particulier. Une fois, je leur ai demandé de dresser une liste de dix choses pour lesquelles ils étaient reconnaissants, après une leçon sur la gratitude. Plusieurs sont revenus avec des listes de 10, 15 ou 20 choses. Ils ont réalisé à quel point ils étaient bénis ! 

Les enfants peuvent être de puissants témoins de Dieu lorsqu'ils partagent leur foi avec leurs amis et leur famille. Équiper les enfants de ma classe d'outils et d'idées simples pour partager l'Évangile leur permet de pratiquer et de partager leur foi à leur manière. 

Récemment, j'ai admis un enfant dont la famille avait déménagé à Maun. Un mois plus tard, un parent est venu à l'école pour demander l'admission de son enfant de quatre ans. Nous n'avions pas de place à ce moment-là. La famille a insisté pour que je prenne son enfant. Le père m'a dit qu'il avait vu la fille de son ami, que j'avais admise un mois plus tôt, dire ses prières, faire ses activités à la maison, chanter l'hymne national et partager des histoires bibliques avec ses parents. À la suite du témoignage de l'enfant, ils ont souhaité que leur enfant soit admis. 

Les enfants grandissent dans leur foi en apprenant des modèles. Les enfants de l'école maternelle de Sainte-Agnès veulent savoir qui est un adepte du Christ. Inspirée par les paroles de saint Paul aux croyants de Corinthe : « Imitez-moi, comme moi aussi j’imite le Christ. » (1 Corinthiens 11:1), je laisse ma vie être l'exemple pieux dont ils ont besoin. Je partage avec eux mes expériences, mon travail et ma marche avec Jésus-Christ en tant que missionnaire.  
Sr Agnes GYIMA


Une mission auprès de femmes pauvres, des réfugiés et des migrants de Francistown au Bostwana.

Au début, nous aidions les femmes pauvres à survivre et nous donnions des cours d’anglais aux enfants. Puis se sont ajoutés les réfugiés du Centre recevant les personnes en situation illégale géré par l’ONU.
Beaucoup devaient regagner leur pays mais ces personnes n’ont pas eu de visa pour partir et ensuite la crise du Corona virus en a bloqué d’autres, de sorte que 9 familles sont encore là qui ont été transférées au Camp de Duke.
Ce camp de Duke est le 3ème groupe où depuis 2018, nous travaillons. Ce camp accueille des réfugiés, plus de 70 familles, venus directement de leur pays. Le camp est situé dans la prison. Nous avions quelques difficultés avec les gardiens d’une part, et pour les activités car nous ne pouvons pas laisser les outils de travail : ciseaux, pinces, colle aux personnes en formation en dehors de notre présence.

Car nous formons les femmes dans la fabrication de perles en papier pour en faire des bijoux ou décorer des sacs. Au centre de l’ONU nous ne pouvions contacter que les femmes. Plus tard, lorsque tous ont été transférés au camp de Duke, les hommes ont appris le travail des perles auprès de leur femme, progrès bénéfique pour la culture !
Le matériau de base : le papier n’est pas difficile à trouver. Nous quêtons dans les magasins, réclames et journaux que l’on nous donne gratuitement. Le plus difficile est de trouver des sacs légers à décorer. Nous étions obligées de les commander au Zimbabwe. Mais nous venons de trouver une femme de Gaborone (la capitale) qui a promis de nous en fabriquer.

Une de nos plus grandes joies encore est celle de notre collaboration avec certains gardes de la prison. Avant, la collaboration était très difficile, mais maintenant nous nous sommes compris, ce qui facilite le travail. Nous sommes très bien reçues quand nous nous y rendons. Nous sommes moins soumises aux fouilles lors de nos visites. Pour la première fois, nous avons pu fêter avec les détenus et certains gardes la fête de Noël avec de petites choses que nous avions achetées. Avec l'aide de notre curé, le père Anthony, de la paroisse St James de Francistown, nous avons été invitées à partager leur repas.
Que Dieu nous aide à continuer de prendre soin de ses pauvres. 

Nous sommes très heureuses du travail fait avec les immigrés, les réfugiés et les femmes du quartier. Chacun arrive à subvenir à ses petits besoins, grâce à ce qu’il gagne en vendant les objets fabriqués. Nous sommes aussi heureuses des liens créés entre nous et les gens du quartier grâce à ce travail. Nous leur rendons visite et ils viennent chez nous aussi.
Nous sommes devenues les parents des refugiés. Ils viennent chez nous comme ils veulent et quand ils veulent. Nous nous rendons disponibles pour les recevoir. Nous partageons ce que nous avons avec eux : nourriture, transport, habits. Une d’elle nous disait qu’en venant chez nous c’est comme si elle venait chez sa mère.
Notre communauté est la seule famille où ils peuvent aller. Ceux qui sont repartis sont venus nous dire au revoir et recevoir un petit paquet de matériel afin de pouvoir continuer à faire sacs et bijoux en attendant de trouver du matériel sur place. Ils nous appellent régulièrement.