Le fondateur

Augustin Planque est né en 1826 à Chemy  dans le Nord de la France.
Professeur de philosophie au séminaire, il répond en mai 1856 à l’appel d’un évêque, Mgr Melchior de Marion-Brésillac qui demandait, dans le journal L’Univers, des prêtres pour « fonder une Œuvre Missionnaire pour l’Évangélisation des peuples les plus abandonnés de l’Afrique ».
Le 6 novembre 1856 il rejoint l’évêque à Lyon. Il est un de ses premiers collaborateurs, et il est à ses côtés lors de la fondation de la Société des Missions Africaines à la Basilique de Fourvière, le 8 décembre 1856.
La mort tragique qui, en juin 1859, frappe Mgr Marion-Brésillac et ses premiers compagnons quelques semaines après leur arrivée à Freetown en Sierra Leone, fait du père Planque, de manière imprévue, le successeur de l’évêque à la tête de la Société à peine née.

Vingt ans plus tard, une autre tâche l’attend. En 1876, il fonde une congrégation de religieuses, car disait-il :
« Tant qu’on n’aura pas de sœurs pour élever les filles, s’occuper des femmes et des enfants, on ne pourra pas former vraiment des familles chrétiennes ».
Ainsi naissent les Sœurs de Notre-Dame des Apôtres, collaboratrices des Pères des Missions Africaines de Lyon, pour l’évangélisation de l’Afrique.
Pour lui, le seul but de la Mission c’est de : « Connaître et aimer Dieu pour le faire connaître et aimer » .
Etre relié à Dieu pour le dire et le transmettre aux autres : annoncer l’Évangile. Et ce faisant, s’efforcer d’en être témoin par l’exemple de sa vie, par le désir de se faire proche de ceux qui accueillent cet Évangile en partageant leurs coutumes et en parlant leur langue.
« Ne cherchez pas à faire de vos jeunes Africains des Européens, mais au contraire, aidez-les à s’enraciner de plus en plus dans leur propre milieu ».
C’est dans la ligne de Mgr Marion-Brésillac, apôtre d’un clergé africain, qu’il envisage ainsi la formation de maîtres, de prêtres et de religieuses autochtones.
« Sans eux, disait-il, nous ne ferons rien de bon, car bien mieux que nous, ils sauront instruire ceux de leur peuple et y faire naître l’Église. »

La fécondité de l’action du Père Planque est à chercher dans sa foi profonde, source d’une audace sans témérité, qui le porte à aller toujours de l’avant dans toutes ses entreprises. Il est sûr de l’appui de Dieu, toujours à la recherche de sa volonté.
« Il n’y a rien d’irréparable, disait-il, pour qui se fie à son Père du ciel.»
Toute sa vie a été consacrée, dans la simplicité et l’humilité, à la passion pour la mission, au développement de l’œuvre de Mgr Marion-Brésillac et à celui de la Congrégation des Sœurs de Notre Dame des Apôtres.

A sa mort, le 21 août 1907, il laisse la Société des Pères des Missions Africaines de Lyon et la Congrégation des Sœurs missionnaires de Notre Dame des Apôtres en pleine capacité de poursuivre la Mission d’évangélisation de l’Afrique.
Ainsi en témoignage Mgr Morel, un père de la Société des Missions Africaines, s’adressant au père Planque, lors du jubilé d’or de son ordination en 1906 :
« Cette double famille a été le rêve de tous vos instants, la passion de toute votre vie, le but de toutes vos énergies dépensées dans l’ombre, dans l’humilité, en dehors de tout ce qui flatte, de tout ce qui brille, sans aucune recherche de la faveur extérieure et populaire ».

AUGUSTIN PLANQUE (1826-1907) LA TÉNACITÉ AU SERVICE DES MISSIONS AFRICAINES Claude-Marie Échallier