Bienheureuses Soeurs Bibiane et Angèle-Marie, NDA

Soeurs Bibiane et Angèle-Marie

Sœur Angèle-Marie (Jeanne Littlejohn) et Sœur Bibiane (Denise Leclercq) ont été assassinées le dimanche 3 septembre 1995 à Alger. 

Elles font partie des 19 martyrs béatifiés à Oran le 8 décembre 2018. 


Martyrs d’Algérie : Sœur Bibiane et sœur Angèle, la simplicité d’une vie religieuse au service des jeunes femmes

Sœur Bibiane Leclercq et sœur Angèle Marie-Littlejohn, sœurs missionnaires de Notre-Dame des Apôtres décédées le 3 septembre 1995
  • Anne-Bénédicte Hoffner, 

« Sœur Bibiane et sœur Angèle incarnent la vie religieuse dans toute sa simplicité et son dévouement », résume Mgr Henri Teissier, qui a été leur évêque, et qui a eu la lourde charge de célébrer leurs obsèques, comme celles de 18 des 19 futurs bienheureux. Travail dans une maternité, puis dans un centre de formation à la couture, aux métiers d’art et à la puériculture, pour la première. Enseignement de la broderie et de la dentelle artisanale dans un orphelinat et internat de jeunes filles d’abord puis dans une école d’art, pour la seconde…Conformément au charisme de leur congrégation, fondée au XIXe siècle par un prêtre de la Société des missions africaines et longtemps très présente en Algérie, c’est au service des jeunes Algériennes et de leurs familles, surtout les plus défavorisées, que ces deux religieuses ont consacré leur vie. 

Tout ne fut pas simple pour elles, pour autant. Bien au contraire, la réalisation de leur vocation fut, pour toutes deux, le résultat d’un combat. Née dans une famille de cultivateurs de la Somme, sœur Bibiane a attendu que ses sept jeunes frères et sœurs soient autonomes pour s’autoriser enfin à parler de son désir de devenir religieuse. L’entrée au postulat, puis au noviciat, à 29 ans, fut pour elle une épreuve. Et une fois en Algérie, son bagage scolaire bien mince complique son apprentissage de la langue arabe. C’est finalement davantage dans l’action et le « silence des mots » que cette femme volontaire et joyeuse s’est accomplie. 

Quant à sœur Angèle, orpheline de père à 8 ans, elle a été elle-même confiée très jeune aux Sœurs de Notre-Dame des Apôtres à Tunis. Seule sa ténacité lui a permis de surmonter sa dyslexie et de venir à bout de sa formation de religieuse. Par chance, toutes deux étaient dotées de "doigts de fée", au point d’être embauchées comme enseignante et même directrice de l’École d’art industriels et décoratifs du quartier Belcourt. Leur habileté et leur dévouement leur ont gagné l’amitié des familles du quartier. "Je me sens impuissante devant tant de souffrance, mais je sais que Dieu aime ce peuple et j’ai une très grande confiance en Notre-Dame d’Afrique", écrit sœur Bibiane en 1994, après l’assassinat des premiers religieux, lorsque se pose la question de partir ou de rester. "Je choisis de rester pour répondre à la confiance qui nous est manifestée par tous et toutes et pour être une lueur d’espérance dans cette terre d’Algérie". Le 3 septembre 1995, avec sœur Angèle-Marie, elle se rend à pied chez les Petites sœurs de l’Assomption pour y assister à la messe. Sur le chemin du retour, elles sont tuées à bout portant. "Oui, c’est de toi, Agneau vainqueur et égorgé, qu’il s’agit", écrit aussitôt dans son journal frère Christophe, moine à Tibhirine. "Ce lien avec l’Eucharistie, qui revient dans plusieurs de ces assassinats, n’est pas anecdotique à nos yeux", affirme Mgr Teissier. "Nous ne pouvons pas ne pas faire ce rapprochement entre ces morts si douloureuses et le mystère pascal célébré chaque jour à la messe." 

Une vie religieuse toute simple au service des Algériennes et de leurs familles

Sœur Bibiane Leclercq, sœur Angèle Marie-Littlejohn, sœurs missionnaires de Notre-Dame des Apôtres.Toutes deux décédées le 3 septembre 1995.
  • La Croix 

«Sœur Bibiane et sœur Angèle incarnent la vie religieuse dans toute sa simplicité et son dévouement », résume Mgr Henri Teissier, qui a été leur évêque, et qui a eu la lourde charge de célébrer leurs obsèques, comme celles de 18 des 19 futurs bienheureux. Travail dans une maternité, puis dans un centre de formation à la couture, aux métiers d’art et à la puériculture, pour la première. Enseignement de la broderie et de la dentelle artisanale dans un orphelinat et internat de jeunes filles d’abord puis dans une école d’art, pour la seconde…

Conformément au charisme de leur congrégation, fondée au XIXe siècle par un prêtre de la Société des missions africaines et longtemps très présente en Algérie, c’est au service des jeunes Algériennes et de leurs familles, surtout les plus défavorisées, que ces deux religieuses ont consacré leur vie.
Tout ne fut pas simple pour elles, pour autant. Bien au contraire, la réalisation de leur vocation fut, pour toutes deux, le résultat d’un combat. Née dans une famille de cultivateurs de la Somme, sœur Bibiane a attendu que ses sept jeunes frères et sœurs soient autonomes pour s’autoriser enfin à parler de son désir de devenir religieuse. L’entrée au postulat, puis au noviciat, à 29 ans, fut pour elle une épreuve. Et une fois en Algérie, son bagage scolaire bien mince complique son apprentissage de la langue arabe. C’est finalement davantage dans l’action et le « silence des mots » que cette femme volontaire et joyeuse s’est accomplie.Quant à sœur Angèle, orpheline de père à 8 ans, elle a été elle-même confiée très jeune aux Sœurs de Notre-Dame des Apôtres à Tunis. Seule sa ténacité lui a permis de surmonter sa dyslexie et de venir à bout de sa formation de religieuse. Par chance, toutes deux étaient dotées de « doigts de fée », au point d’être embauchées comme enseignante et même directrice de l’École d’art industriels et décoratifs du quartier Belcourt. Leur habileté et leur dévouement leur ont gagné l’amitié des familles du quartier.« Je me sens impuissante devant tant de souffrance, mais je sais que Dieu aime ce peuple et j’ai une très grande confiance en Notre-Dame d’Afrique », écrit sœur Bibiane en 1994, après l’assassinat des premiers religieux, lorsque se pose la question de partir ou de rester. « Je choisis de rester pour répondre à la confiance qui nous est manifestée par tous et toutes et pour être une lueur d’espérance dans cette terre d’Algérie. »Le 3 septembre 1995, avec sœur Angèle-Marie, elle se rend à pied chez les Petites sœurs de l’Assomption pour y assister à la messe. Sur le chemin du retour, elles sont tuées à bout portant. "Oui, c’est de toi, Agneau vainqueur et égorgé, qu’il s’agit", écrit aussitôt dans son journal frère Christophe, moine à Tibhirine. "Ce lien avec l’Eucharistie, qui revient dans plusieurs de ces assassinats, n’est pas anecdotique à nos yeux", affirme Mgr Teissier. "Nous ne pouvons pas ne pas faire ce rapprochement entre ces morts si douloureuses et le mystère pascal célébré chaque jour à la messe. »